Orange vient de passer un cap important, celui des 500 000 prises opérées dans les RIP !
Le rythme de production progresse de mois en mois et il y a quelques jours, nous avons passé également le Cap du million de logements couverts.
Jean-Germain Breton, directeur des Réseaux d’Initiative Publique pour Orange Wholesale France, nous explique en quoi cette étape est clé pour l’aménagement numérique du territoire. A l’aide d’un regard croisé entre Mireille Garcia, Directrice Générale du RIP Gascogne FTTH et Sébastien Plantier, directeur de l’Unité de production Réseaux Orange sur le Sud-Ouest, nous comprendrons les déploiements sur le terrain, avec un focus sur les déploiements dans le Gers.
Le 20 novembre, à l’occasion du Salon des Maires à Paris, Orange fêtait la 500 000ème prise opérée dans ses réseaux d’initiative publique (RIP). Jean-Germain Breton, Directeur des RIP à Orange Wholesale France, revient sur ce cap important.
Que signifie cette étape pour Orange ?
Jean-Germain Breton. Nous avons débuté nos premiers RIP avec la fibre, en 2013, en Auvergne, une région qui compte déjà 150 000 prises opérées par Orange. En 2018, beaucoup de nouvelles conventions ont été signées et l’installation de prises s’est accélérée. Ce cap des 500 000 est une confirmation de notre capacité à déployer ces prises, conformément aux engagements que nous avons pris avec les collectivités. C’est important car, de cette capacité dépend la performance globale de notre activité. Un déploiement efficace c’est une collectivité satisfaite. C’est le gage d’une commercialisation rapide et une référence pour les appels d’offres à venir sur d’autres RIP.
Comment Orange se positionne sur le marché des RIP ?
JGB. Nous sommes 2è opérateur en volume de prises opérées avec 22 RIP, sur 34 départements et plus de 6000 communes. Nous nous fixons un objectif de 1,3 millions de prises d’ici fin 2020 et 4,3 millions d’ici 2025. Notre ambition à terme est d’être n°1 sur ce marché avec 30% des RIP opérés. L’atout d’Orange, c’est la puissance industrielle. Notre position de 1er opérateur fibre en Europe avec plus de 2 millions de prises fibre installées chaque année sur le réseau Orange, dans les zones moyennement
denses nous donne cette légitimité à intervenir dans les territoires français. Nous travaillons également très étroitement avec les collectivités pour répondre à leurs enjeux économiques, politiques et d’attractivité. Notre première mission est d’apporter la fibre bien sûr, mais aussi de développer l’emploi et l’insertion sociale, de faciliter l’inclusion numérique notamment dans les zones rurales ou moyennement denses.
Quelles sont vos priorités pour les prochains mois ?
JGB. Une de nos prochaines étapes consiste aussi à accueillir les fournisseurs d’accès internet (FAI) sur les réseaux que nous avons déployés. L’appétence à venir sur nos réseaux est forte, car la fibre est très attendue un peu partout en France et surtout dans les zones encore peu servies en matière de débit. D’ici fin 2020, pratiquement tous les opérateurs y compris ceux du marché entreprises seront engagés sur nos réseaux. Enfin nous poursuivons l’accélération du déploiement des prises sans relâcher nos efforts. Saluons, le formidable travail des équipes de nos RIP qui sont sur le terrain, au quotidien, avec les collectivités et tous les acteurs pour que les projets se déroulent dans les meilleures conditions.
Réseaux d’Initiative Publique dans le Sud-Ouest : l’histoire d’un pari réussi
Chaque prise est le fruit d’un long processus fait d’étude préalable, de travaux de voirie et d’installation.
Sébastien Plantier, Directeur Orange de l’Unité de production Réseaux pour le Sud-Ouest et Mireille Garcia, Directrice Générale du RIP Gascogne FTTH nous font l’état des lieux des déploiements RIP dans la région. Rencontre.
Concernant les déploiements RIP, où en êtes-vous dans votre région ?
Sébastien Plantier. La région que je supervise regroupe six Réseaux d’Initiative Publique : trois en Nouvelle Aquitaine et trois en Occitanie. Après des débuts parfois difficiles, nous atteignons aujourd’hui plutôt nos objectifs en termes de déploiement sur l’ensemble de ces RIP.
Nous avons connu une accélération des déploiements au 1er semestre 2019, ce qui nous a permis de rattraper les retards que nous avions pu constater sur certains RIP.
Les deux premières années ont pu être parfois compliquées car nous avons eu du mal à trouver les ressources nécessaires, notamment en termes d’emploi dans les sociétés de travaux publics, qui sont nos partenaires dans les déploiements. Nous avons dû faire également face à plusieurs difficultés d’ordre géographique ou géologique. Dans ces régions, le terrain est par nature très difficile et nécessite parfois l’utilisation de traitement spécifique comme la scie roche par exemple. Nous devons créer tout le génie civil et les distances de tirage de câble peuvent être également énormes. Enfin, la météo n’est pas toujours notre alliée dans ces opérations.
Sur Gascogne FTTH en particulier, le tissu industriel a été défaillant dans une première phase car le projet avait été lancé avec uniquement un seul partenaire qui n’a pas pu faire face à toutes les commandes. En 2018, nous avons remédié à cette situation en étoffant ce tissu partenarial avec l’arrivée de trois nouveaux acteurs.
En 2019, nous avons pu alors réussir à déployer 20 000 prises. Nous sommes maintenant confiants pour atteindre les 45 000 prises prévues d’ici 2024.
Mireille Garcia. Le RIP Gers a également une spécificité dans sa structure juridique puisque c’est un marché public de travaux. La collectivité est assistée au quotidien dans la mise en œuvre du projet, par la filiale Gascogne FTTH, mais aussi par trois autres prestataires avec lesquels nous devons coopérer pour réussir notre déploiement. Les deux premiers sont des consultants et le 3ème assiste les acteurs, sur les domaines de la prévention et de la sécurité.
C’est un travail quotidien d’harmoniser nos process, pour que nous puissions délivrer les prises dans les délais et le début du projet a été compliqué. Le Gers est un département pionnier et visionnaire mais sa particularité géographique liée à la ruralité complexifie le déploiement.
5% des habitations sont considérées comme des prises isolées et demandent des études très spécifiques. De même le choix de déployer et gérer toutes les grandes communes dans un laps de temps court en fait un challenge permanent mais tellement passionnant.
Quels ont été les facteurs d’accélération de ces déploiements ?
SP. Trois critères expliquent ce succès : au niveau du réseau, toutes les équipes concernées travaillent main dans la main, que ce soient pour les études, pour les travaux ou pour le contrôle qualité. Nous avons un parfait alignement entre nous et cela facilite grandement toutes les opérations ! Les directeurs généraux des filiales RIP sont aussi d’importants facilitateurs : ils s’occupent de toute l’information et des négociations avec les collectivités.
Second critère de succès : le pilotage en proximité des industriels avec lesquels nous travaillons. Tous les fournisseurs locaux sont très sollicités, que ce soit par nous, par les déploiements sur la zone AMII (zone d’investissements privés) ou par nos concurrents. Nous avons mis en place des processus d’échange avec ces acteurs industriels qui nous permettent de contrôler au plus près notre production et de réagir très vite si nous constatons des écarts. Une belle histoire pour illustrer cette coordination sur le RIP du Gers : nous avons monté une structure, avec 2 acteurs, qui réunit un bureau d’étude national et une société de travaux locale. Ce nouvel ensemble, qui n’existait pas auparavant sur le marché, est devenu un acteur du déploiement à part entière.
Enfin troisième critère de réussite : l’engagement sans faille des équipes ! Elles travaillent avec une pression de tous les instants et ont des objectifs très forts à tenir, mais malgré tout, elles restent toujours très mobilisées. J’admire vraiment leur résilience et leur motivation ! Je souhaite d’ailleurs rendre hommage à la collectivité du Gers, qui est un client pour nous très exigeant, mais aussi reconnaissant de l’engagement des équipes d’Orange et qui sait dire merci lorsque les résultats sont au rendez-vous.
MG. Le succès du déploiement réside dans la capacité des équipes à gérer l’imprévu en permanence au quotidien et l’engagement de tous les acteurs tant des entreprises sous-traitantes, que des salariés est primordiale.
Je me souviens avec beaucoup de plaisir, voire une certaine émotion, de la mise en place du premier raccordement FTTE (Fiber To The Entreprises) en France en 2017 dans le Gers où nous étions euphoriques à l’idée de réaliser un exploit sans précédent pour le leader mondial du pop corn et un mois plus tard, du premier raccordement FTTH (Fiber To The Home). Une belle aventure collective a débuté à ce moment-là.
Toutes les équipes ont travaillé ensemble pour que ces dates, fixées depuis de longs mois auparavant, soient tenues. La proximité et la relation de confiance avec la collectivité se sont avérées être des atouts considérables.
Concrètement, quel est l’impact de ces déploiements sur votre territoire ?
SP. Le premier impact est évidemment lié à la couverture numérique : il faut bien comprendre que les territoires dans lesquels les RIP sont déployés, étaient au bord du chemin de la révolution numérique avec des accès et des technologies limitées en débit. Avec l’arrivée de la fibre, c’est un changement complet de paradigme : le triple play (télévision, voix et internet) est enfin à la portée de tous ! En termes d’activité économique, le tissu industriel local se revigore avec des créations d’entreprise ou avec le maintien de grosses PME, qui avaient tendance à délaisser ces zones. Ces territoires redeviennent attractifs avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l’économie locale.
L’activité même du RIP a un fort impact en local : nous avons mis en place de grandes campagnes de formation et contribuons ainsi à l’insertion sociale du territoire. Nous organisons beaucoup de campagnes de recrutement pour aider nos partenaires à étoffer leurs équipes. Ce sont des perspectives d’emploi sur une trentaine d’année : d’abord pour la construction du réseau fibre puis ensuite pour sa maintenance.
MG. Les impacts de ce déploiement sont nombreux sur le Gers.
Tout d’abord, le projet du Gers comprend un volet insertion sociale de plus de 38000 heures. C’est un tout un écosystème qui s’est mis en route avec le Greta et le monde de l’enseignement dont le Lycée de Samatan.
Ce partenariat exemplaire a été complété par un travail collectif associant les équipes de Pôle Emploi, et les services de la solidarité du département du Gers. Deux formations de 9 mois ont ainsi permis à toutes les personnes qui ont suivi ce cursus, de trouver un emploi, car nous avons su intégrer également dans ce projet nos entreprises sous-traitantes, qui ont elles-mêmes participé au forum recrutement. Un accord gagnant-gagnant pour l’emploi local.
De même, l’arrivée de la fibre dans le Gers et la proximité avec l’aire métropolitaine de Toulouse a accéléré le développement démographique de certaines communes gersoises en périphérie. Les entreprises se sont également reconcentrées sur leur développement industriel et commercial et non plus sur la problématique des débits lents qui bloquait leur développement à l’international en l’absence de connexions performantes.
Le programme Soho Solo de la CCI32 qui accueille les télétravailleurs gersois a ainsi vu ses adeptes augmenter puisque tout en gardant leur cadre de travail champêtre, la fibre est arrivée à leurs domiciles, permettant le développement de leur activité professionnelle.
L’attractivité économique n’est plus une illusion, c’est une réalité maintenant dans le Gers.
L’économie sort renforcée de ce projet historique mené par le Syndicat Gers Numérique, fruit d’une coopération exemplaire de toutes les intercommunalités locales.